Je me suis initiée à la teinture textile végétale !

Apprendre les bases de la teinture végétale me tentait depuis un moment mais je ne savais pas par où commencer ! Lorsque j’ai découvert que l’éco-lieu Envie Le Labo proposait un cours d’initiation de 3h avec Cueillette Paris dans mon quartier, j’ai saisi l’opportunité !

INSPIRATION COUTURE

Cassandra

3/7/20236 min read

J’ai appris énormément de choses auprès de Caroline, la fondatrice de Cueillette Paris, et ce premier cours m’a donnée envie de poursuivre les expérimentations de teinture végétale. Les possibilités sont très surprenantes et le résultat est vraiment très beau. Au cours de cet article, je vais vous partager tout ce que j’ai appris lors de cet atelier en espérant vous donner envie de vous lancer ! Rendez-vous sur Instagram et Youtube pour découvrir les vidéos de l’atelier !

Première étape : le mordançage

Le métal permet de fixer la couleur dans le temps et de la rendre plus intense. Il s’agit du mordançage. Le métal est ainsi appelé un « mordant ». Différents métaux peuvent être utiliser pour fixer la couleur : on utilise ici de l’alun pour obtenir une teinture intense. On peut aussi opter pour du vinaigre ou du sel mais avec un résultat moins efficace. Bon à savoir également : les textiles naturelles d’origine animales, la soie et la laine, réagissent mieux à ce type de teinture. On obtient de moins bons résultats avec des textiles d’origine végétales telles que le coton ou le lin. Il faut faire chauffer les végétaux pour obtenir un jus colorant dans lequel on va venir plonger le textile. Plus la température sera élevée et plus la teinture sera intense. Ainsi, une teinture à froid est beaucoup moins efficace et le processus de teinture est beaucoup plus long.

Petite astuce : les feuilles de rhubarbe, la grenade, le cachou, l’oignon et l’avocat sont particulièrement concentrés en tanins et cela permet à la teinture de mieux se fixer. Ce sont donc avec ces végétaux que l’on peut obtenir les meilleurs résultats sans trop d’expérience en teinture végétale et si on ne souhaite pas mordancé son tissu !

Des coloris surprenants

Au cours de cet atelier, nous avions à disposition de la garance, du coquelicot, de la camomille, de la grenade, de l’avocat, du chou, de l’eucalyptus et de l’oignon. Nous avons choisi d’utiliser le coquelicot, la grenade, l’avocat, le chou et l’oignon après avoir été initié aux spécificités et aux couleurs obtenus à partir de chaque végétal.

En effet, les teintes que l’obtient à partir des végétaux ne vont pas de soi ! Par exemple, on pourrait penser obtenir du vert grâce à l’avocat. Avec du coquelicot, on pourrait penser obtenir du rouge ou du rose. Et bien c’est l’inverse ! L’avocat teint un textile en rose et le coquelicot le teint en vert. Lorsque les noyaux des avocats s’ouvrent lors de la cuisson, ils révèlent une couleur rose. Il ne faut donc pas se fier à la couleur du végétal ! Autre exemple : le chou permet d’obtenir du bleu/violet et la grenade permet d’obtenir du jaune. Moins surprenant : la garance permet d’obtenir du rouge et l’oignon du jaune.

Obtenir des motifs

Pendant que les végétaux chauffaient et produisaient le jus colorant, nous avons dessiné des motifs. Saviez-vous que le sulfate de fer mélangé avec du vinaigre de fer, des cristaux de soude puis gélifié avec de la gomme guar pouvait devenir une encre ?

Sur les photos ci-dessous, vous pouvez voir le résultat des échantillons de coton mordancés sur lesquels nous avions dessiné au pinceau au sulfate de fer. Nous les avons plongé dans les jus colorants préalablement filtrés pendant 1h. Le sulfate de fer a réagi aux tanins de manière surprenante : les motifs que nous avons dessiné sont devenus noirs.

Sur ces échantillons de coton mordancés, le rose est donc obtenu à partir de l’avocat, le vert est obtenu à partir du coquelicot, le jaune à partir de l’oignon et de la grenade et le bleu à partir du chou !

Des possibilités infinies

Nous avions la possibilité de rapporter un textile à teindre. J’avais ainsi rapporté une chute de tissu de coton blanc que je souhaite utiliser en doublure d’une petite trousse. Mon textile n’est pas préalablement mordancé et les résultats de teinture que j’ai obtenu sont moins intenses.

J’ai décidé de teindre mon textile en utilisant la technique de la teinture par réserve en serrant des parties du textile avec un élastique. Ainsi, les élastiques bloquaient la teinture : c’est-à-dire qu’à cet endroit, le textile ne serait pas teint et demeurerait blanc. Cela m’a permis de créer des motifs circulaires très jolis. On peut créer des motifs parfaitement réguliers en calculant précisant l’endroit où disposer les élastiques. Lors de ce premier essai, je n’ai pas essayé d’obtenir un rendu parfait. Cela rejoint la technique du shibori, une méthode de teinture japonaise par ligature, que l’on connaît plus communément sous le nom de « tie-and-dye ».

J’ai plongé mon textile dans le jus colorant du chou mais la teinture ne prenait pas car mon coton n’était pas mordancé : le bleu était très pale. J’ai donc décidé de la plonger dans la grenade mais je n’étais toujours pas satisfaite du résultat. J’ai donc décidé de le plonger dans le jus colorant de l’avocat, riche en tanins, pour obtenir un meilleur résultat. J’avais l’impression que la couleur pale avait remplacé les deux autres couleurs mais en enlevant les élastiques, j’ai pu constater qu’à l’endroit où étaient noués les élastiques, le jaune de la grenade était resté ! Le résultat est donc un joli rose pale avec des touches de jaune fluo !

Les couleurs des teintures végétales se combinent ensemble comme de l’aquarelle et on peut imaginer des tas de combinaisons, de dessins, de possibilités…On peut avoir de belles surprises et la teinte est toujours unique ! C’est cette originalité qui m’a beaucoup plu et qui me donne envie de poursuivre mon apprentissage.

Pour aller plus loin

Caroline nous a conseillé deux ouvrages pour s’initier à la teinture végétale, je vous les partage donc ici :

Teintures nature par Babs Behan aux éditions Rouergue

Guides des teintures naturelles : plantes à fleurs par Marie Marquet aux éditions Belin

Le cours auquel j’ai assisté était gratuit et proposé dans le cadre des ateliers de Envie Le Labo, un lieu qui vise à alerter sur la surconsommation et à sensibiliser aux pratiques écologiques. Ainsi, le lieu propose des ateliers comme celui-ci pour donner une seconde vie à des textiles, mais aussi des ateliers d’initiation à la réparation d’électroménagers. Il y a aussi des ateliers pour apprendre à raccommoder ses vêtements ou bien les upcycler. La programmation change assez souvent et le lieu est vraiment très agréable, j’ai hâte de découvrir les prochains ateliers proposés. Vous pouvez cependant retrouver le planning des cours données par Caroline au sein de son atelier en cliquant ici.

Si vous habitez à Paris, je vous conseille de suivre le compte Instagram Mon petit 20e : plein de bons plans et de bonnes adresses sont partagés par les créateurs ! C’est via une story partagée par ce média que j’ai pu être au courant de la programmation de cet atelier de teinture végétale. Je vous recommande vivement de les suivre et de visiter aussi leur site internet !

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